Angoisse.
Oui, je crois que «l'angoisse» est le mot qui définit le mieux les sentiments
qui m'ont saisi depuis que l'isolement de la population a été décrété. Ce n'est
que le quatrième jour, mais j'ai déjà perdu le compte du jour où nous vivons;
Je dois vérifier le calendrier pour m'assurer du jour où je vis car tous les
jours sont les mêmes. Bien sûr, on essaie de profiter du temps pour faire des
choses en suspens, si l'on peut parler de "choses en suspens" quand
la vie prend une autre dimension. Le simple fait de faire les courses est
devenu une bénédiction du ciel puisque c'est l'une des rares possibilités
d'accéder à la liberté qu'offrent les rues vulgaires de notre quartier. Ma
femme et moi nous disputons constamment pour faire les courses, c´est drôle
quand même.
Je me suis toujours considéré
comme une personne casanière, et pourtant, maintenant je donnerais un doigt
pour flâner en toute impunité à travers ma ville morte. Et le pire, c'est que
personne ne sait combien de temps cela peut durer : un mois, deux mois, qui le
sait…
Je n'ai jamais pensé que je
pourrais envier les maîtres qui ont un chien pour se promener.
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